Introduction
Nous arrivons au terme de ce troisième trimestre de l’année 2022 avec un nombre de répondants à nouveau plus faible qu’au trimestre précédent, puisque nous avons recueilli 3 772 réponses entre le 1er juillet et le 30 septembre 2022. Et pour cause, l’effet des campagnes de communication de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie s’estompe à nouveau pour ne laisser place qu’à nos répondants réguliers, comme en atteste la question posée en fin de questionnaire (61 % indiquaient répondre au questionnaire pour la première fois en juillet dernier, contre 18 % aujourd’hui).
Cette constatation n’efface cependant pas la mobilisation croissante de ces répondants réguliers (3 093 ce trimestre contre 2 447 il y a deux ans), que nous remercions vivement pour leur fidélité. C’est aussi grâce aux efforts locaux des différentes organisations qui soutiennent le baromètre Handifaction et la charte Romain Jacob, à commencer par les Caisses Primaires d’Assurance Maladie, qui agissent un peu plus chaque jour autour de l’accès aux soins des personnes vivant avec un handicap.
Les biais de représentation, que nous observons depuis plusieurs mois désormais, sont toujours présents et nous poussent à renforcer nos actions autour de nouvelles actions de communication pour nous permettre de toucher notamment les personnes de moins de 18 ans, ainsi que celles vivant en établissement spécialisé, ou accompagnées par le secteur médico-social. Nous espérons toujours pouvoir compter sur votre soutien dans nos efforts de communication autour du baromètre, en tant que répondant vivant avec un handicap comme en tant que professionnel du soin.
Analyse des résultats
Le taux de personnes n’ayant pas pu accéder aux soins est en hausse sur ce trimestre et atteint 22 % (soit 819 réponses). De fait, si la part des abandons après un refus de soin n’évolue pas et représente toujours 4 %, celle des personnes qui ont abandonné sans avoir trouvé de soignant augmente, à 11 % (en hausse d’un point). La part des personnes se déclarant toujours en recherche active d’une solution après avoir subi un ou plusieurs refus est celle qui augmente le plus, pour atteindre 7 % (en hausse de 2 points).
On notera par ailleurs une augmentation des répondants ayant indiqué vivre avec plusieurs types de handicaps (à 44 %, en hausse de 10 points), nous amenant à nous interroger sur les difficultés liées à cette situation. On constate en effet une part de personnes non soignées plus importante pour cette population, à 27 % contre 18 % pour celles indiquant ne vivre qu’avec un seul type de handicap. Nous n’avons pas exploité pour l’instant les éléments qui permettraient d’expliquer ces données et tenterons d’éclaircir cette question ultérieurement.
Concernant les soins ayant pu être effectués, le médecin généraliste cède sa place de lieu de soin privilégié au médecin spécialiste (29 % des soins effectués le sont chez un spécialiste en ville, en hausse de 3 points).
On constate une baisse de fréquentation des services hospitaliers , qui tombent à 20 % après leur hausse récente. Avec les urgences qui constituent toujours 3 % des actes de soin déclarés, c’est une sollicitation globale de l’hôpital historiquement basse que nous observons à 23 %, contre plus de 30 % l’année dernière à la même époque. On remarque aussi que les personnes ayant été soignées à l’hôpital passent davantage directement par les services hospitaliers (à 79 %, en hausse de 6 points sur un trimestre), sans passage préalable par les urgences (à 11 %), les urgences seules représentant 9 %.
La situation de l’accompagnement reste stable , avec 34 % de besoin (en hausse d’un point) et 85 % d’acceptation (en hausse d’un point également) de la part des soignants, tout comme l’accès à l’information, à 70 % des personnes ayant posé des questions (en hausse d’un point) et 86 % d’obtention de réponses satisfaisantes (en légère baisse de 2 points). On observe néanmoins une forte augmentation du rôle des professionnels du soin dans l’accompagnement, puisqu’ils constituent ce trimestre 35 % des accompagnants (en hausse de 6 points).
La part des refus de soin par les médecins spécialistes redescend à 35 % (en baisse de 11 points) après une forte hausse et reste malgré cela la première source de refus, tandis que l’on constate une hausse des refus pour des soins médicaux à domicile, à 8 % (en hausse de 5 points). Les raisons principales de ces refus sont l’opposition à la prise en charge par le soignant (à 46 %, en hausse de 4 points) et un délai d’attente supérieur à 6 mois (à 24 %, en baisse de 6 points).
Pour les personnes non soignées , la situation reste stable autour d’une inaccessibilité des soins liés au handicap (à 19 %) et à une maladie connue (à 12 %) qui sont toujours les deux premiers types de soins abandonnés. Après une baisse au trimestre précédent, ces abandons s’expliquent davantage ce trimestre par un découragement des personnes (à 31 %, en hausse de 6 pts), mais toujours avant tout par les refus des soignants (à 37 %, en baisse de 7 pts).
L’étude de notre question flash concernant les médecins spécialistes médicaux et paramédicaux fait toujours apparaître un nombre important de réponses « autres », empêchant l’identification des disciplines concernées. Les résultats suivants ne tiennent donc pas compte de cette donnée :
- Une part toujours croissante de soins effectués de kinésithérapie, qui constituent en nombre de consultations la première discipline soignante, à 40 % (en hausse de 10 points) mais aussi la première discipline qui refuse de soigner, à 20 % (en hausse de 5 points) ;
- La demande de soins psychologiques ou psychiatriques reste soutenue puisqu’elle constitue la deuxième spécialité soignante, à 16 % (en baisse de 3 points), et la troisième qui refuse de soigner, à 10 % (en hausse d’un point) ;
- Des soins odontologiques également importants, dont la part des soins effectués restent stable à 4 %, mais dont la part des refus reste importante, à 13 % (en baisse d’un point).
Conclusion
La prochaine publication de nos résultats se fera en janvier 2023. En attendant, nous vous donnons rendez-vous sur notre site handifaction.fr et notre application mobile pour suivre toute notre actualité. Nous remercions l’ensemble de nos répondants. Leur participation active permet de mettre en lumière les besoins qui sont les leurs afin d’améliorer leur accès aux soins.