Le premier trimestre de cette année 2022 a été marqué par un ralentissement du nombre de réponses à notre baromètre. En effet, nous avons recueilli entre le 1er janvier et le 31 mars 2 329 réponses, contre 3 289 au trimestre dernier, et plus de 88 % proviennent de répondants réguliers (qui n’y répondent donc pas pour la première fois). Nous nous attachons donc plus que jamais à améliorer nos actions de communication et à étendre nos actions de terrain, grandement facilitées par notre collaboration depuis cette année avec la Caisse Nationale d’Assurance Maladie afin de faire connaître le baromètre Handifaction à de nouveaux publics. Nous travaillons également à mieux rappeler que notre baromètre est permanent, et qu’il est destiné à être rempli après chaque soin, qu'il ait pu être effectué, qu’il ait été interrompu par un refus de la part d’un soignant, ou qu’il se soit soldé par un abandon, faute d’avoir trouvé un soignant.
Nous constatons aussi que notre public régulier provient toujours principalement de la communication nationale effectuée en juillet 2021, qui nous a permis de toucher un nombre important de personnes, mais dont les profils déviaient de ceux que nous avions pu observer jusqu’alors (une part très importante de personnes vivant avec une maladie invalidante, trop faible des personnes vivant avec des troubles autistiques, intellectuels et cognitifs ainsi que celles vivant en établissement ou accompagnées par le secteur médico-social, une absence quasi-totale des moins de 18 ans...).
Nous espérons pouvoir compter sur les prochaines campagnes de communication (pour lesquelles nous ferons évoluer l’identification des personnes ciblées) mais également sur votre soutien, en tant que répondant vivant avec un handicap comme en tant que professionnel du soin.
Analyse des résultats
Les particularités du parcours de soin sont donc pour ce trimestre sensiblement similaires à celles du trimestre précédent. 78 % de personnes interrogées ont pu effectuer leurs soins (soit 1 819 réponses), en légère hausse de 2 points, contre 22 % qui ont rencontré un problème (soit 510 réponses), avec 11 % qui ont dû abandonner leur recherche faute d’avoir pu trouver un soignant, 4 % qui ont abandonné leur soin après avoir subi un ou plusieurs refus, et 6 % qui cherchent toujours activement un autre moyen d’accès au soin.
On observe une baisse significative de la demande de soins auprès des urgences hospitalières, qui occupent 16 % (en baisse de 5 points) des soins hospitaliers, et 21 % (en baisse de 6 points) des lieux vers lesquels les personnes se sont dirigées après un refus. Cette évolution s’accompagne d’une amélioration de la satisfaction des soins prodigués aux urgences (qui passent d’une note de 1,7/3 à 2,15/3 concernant la satisfaction de l’accueil et de 1,8/3 à 2,26/3 concernant la satisfaction des soins) et d’une baisse importante du temps d’attente, qui passe de 2h46 à 1h36 en moyenne.
Enfin, on constate également une légère baisse des soins effectués chez les médecins généralistes (à 17 %, en baisse de 2 points).
L’accompagnement des personnes soignées est marqué par une augmentation de son acceptation (à 85 %, en hausse de 15 points sur un an), et il est pris en charge davantage par un professionnel du soin (à 32 %, en hausse de 11 points sur un an) et moins par un membre de la famille (à 57 %, en baisse de 9 points sur un an).
Pour les personnes non soignées, on peut observer une baisse des refus de soins à domicile, qu’ils soient médicaux (à 4 %, en baisse de 4 points) ou d’accompagnement (à 5 %, en baisse de 2 points).
Il est à noter pour les types de soins toujours activement recherchés après un refus une baisse de la part des soins liés au handicap (à 13 %, en baisse de 9 points sur un an), et une augmentation significative de celle des soins liés à des démarches administratives (à 10 %, en hausse de 10 points sur un an), telles que les renouvellements d’ordonnances, les certificats, les dossiers MDP...
Les motifs de ces refus affichent une baisse du délai d’attente supérieur à 6 mois (à 25 %, en baisse de 4 points) et du déni de soin (à 40 %, en baisse de 3 points), une légère augmentation des lieux fermés (à 5 %, en hausse de 2 points) et une augmentation notable des raisons inconnues (à 24 %, en hausse de 9 points sur un an). On note également dans ces motifs une augmentation du manque d’argent (à 7 %, en hausse de 2 points), qui nous incite à rappeler que les missions accompagnement santé des CPAM peuvent aider à l’étude des droits potentiels afin de limiter les restes à charge pour les patients dans l’objectif de faciliter l’accès aux soins.
Les abandons de soin, dont la part s’est stabilisée à 11 % du volume total de réponses, sont justifiés comme pour les refus par l’incapacité à trouver un soignant acceptant le soin à 39 % (en hausse de 9 points). Ils concernent principalement les soins liés au handicap lui-même (à 19 %, en hausse de 1 point), puis les soins liés à une maladie connue (à 12 %, en baisse de 1 point), et les soins habituels (à 9 %, en hausse de 2 points) ex-aequo avec les soins dentaires (à 9 %, en hausse de 1 point), alors que la prévention est essentielle dans ce domaine, que la santé buccodentaire est pourtant propice à une bonne alimentation au quotidien et que le sourire est un facteur non négligeable pour faciliter l’inclusion sociale et professionnelle.
On peut toujours souligner l’importance du médecin traitant dans la coordination et la facilitation du parcours de soins, avec un taux de soin en augmentation à 80 % pour les personnes ayant un médecin traitant, contre 38 % pour celles n’en ayant pas.
On notera enfin concernant les médecins spécialistes une baisse de refus de soin de la part des kinésithérapeutes (à 12 %, en baisse de 6 points) et une augmentation des refus de la part des odontologistes (à 29 %, en hausse de 16 points).
Conclusion
La prochaine publication de nos résultats se fera en juillet 2022. En attendant, nous vous donnons rendez-vous sur notre site handifaction.fr et notre application mobile pour suivre toute notre actualité.
Nous remercions l’ensemble de nos répondants. Leur participation active permet de mettre en lumière les besoins qui sont les leurs afin d’améliorer leur accès aux soins.